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Roran Twigs
Roran Twigs
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Messages : 67
Gallions : 241
Métier : Berger
Hameau : Aranshire, mais se déplace un peu partout avec son troupeau
Organisation : Aucune
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@Primrose Carrow

À l’humidité de la rosée qui tombait montait à la tête l’odeur à fois épicée et âcre d’une bûche. Roran repoussa sur son épaule l’épaisse peau de mouton et s’appuya sur son bâton pour mieux jeter un regard vers l’horizon bleu clair. Le soleil avait disparu derrière les montages et laissait place pour l'étoile du berger briller sans fare. Roran la regarda un moment, pensant toujours à elle comme la moins timide de tous les astres.

Il avait conduit ses moutons le long de la rivière, salué les enfants qui avaient crié depuis l’autre berge et les cultivateurs quittant leur champ, - surveillant avec plus d'exagération que nécessaire ses bêtes n’allaient pas dans leur champ. Le Twig pressa les derniers moutons de rentrer dans le parc et souffla. Tout son corps lui semblait raide comme une planche de bois. Son chien jappait sur les retardataires avec la même ardeur qu'au matin, les pressant à rentrer dans la bergerie perchée sur les hauteurs. Roran claudiquait et fit s’élever une longue planche de bois jusqu’au grenier. Son hôtel à lui.

Le ciel étant encore clair. Il prépara un feu au pied de la cabane de pierre. Il l’alluma avec un plaisir en soufflant au creux de ses mains. Caché au creux de plusieurs collines, la fumée se verrait depuis les villages sans attirer de mauvaises bêtes. En tout cas, c’est ce qu’il espérait. Son chien avait dressé la tête et une patte. Roran leva un sourcil. Il avait l’aboiement facile et ne cessait de dérangeait de pauvre merle. Le shetland ne se méfia pas. Assis près de son feu, il sortit la cueillette du jour : châtaigne et champignon qu’il comptait faire cuire au feu, avec un morceau de fromage. Il remua du bout d’une branche les marrons qui commençaient à éclater leurs coquilles à la chaleur des braises. Il restait quelques heures de jours, aussi il préférait ne pas finir sa cuisine d’une main en s'éclairant de l’autre. Il savait qu'à cette heure les derniers voyageurs se pressaient de rentrer à leur destination pour ne pas rentrer de nuit.

Son chien aboya vers les collines. Roran soupira et siffla entre ses dents, réclamant le silence. Il avait peur en vérité. Le hameau était trop proche à son goût d’Irondale qu’il redoutait comme la peste. Seule la présence des falaises, et sa soif viscérale de revoir la mer le poussait à s’aventurer aussi près des vestiges gobelins. Il n’avait jamais été à Bainbourg, ni à aucun autre hameau de l’autre côté de la mine. Il se frotta la tête pour chasser toutes pensées liées à la mine. Surtout pas à la nuit tombée songea-t-il.

L’angoisse l’avait déjà pris et il sursauta lorsque son chien aboya à ses pieds. L’animal avait quitté son poste, laissant des moutons hors de la bâtisse et grognait babines retroussées. Le sang de Roran ne fit qu’un tour. Roran déglutit et serra son bâton contre lui. La dernière fois, @Sacha Mundgard avait été là pour lui sauver la mise.

Il essaya de déchiffrer les ombres entre chiens et loups.

S’il rencontrait un problème, il ne pourrait pas courir.

Son chien ne cessait d’aboyer, les têtes des moutons s’agitèrent un moment. Il n'osa pas faire un pas vers eux, se sentant comme cloué à la terre.

Roran plissa les yeux surpris. Etait-ce une silhouette qui courrait à en perdre haleine vers eux ?

Primrose Carrow
Primrose Carrow
frozen rose
Passeport
Messages : 75
Gallions : 110
Métier : Vétomage itinérante.
Hameau : Bainbourg.
Sac à dos

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Bainbourg, Bainbourg… Un hameau agréable, mais trop étroit. Primrose tournait en rond, comme si elle ne pouvait pas supporter de voir chaque jour le soleil se lever au même endroit. Routine et monotonie vont de pair avec introspection, elle leur préférait les nouveaux horizons qui enflent au creux du cœur, et ne laissent de la place à rien d’autre. L’Ecosse était belle, vaste et sauvage, mais ce n’était qu’un pays, et les douze hameaux dans lesquels on les parquait prenaient des airs de prison. Elle voulait être au milieu de nul part, mais ailleurs, dans un lieu qui ne la connaissait pas. Trop de visages familiers hantaient la vallée, ils ameutaient des souvenirs et avec eux la peine, celle de n’avoir jamais vraiment été la Carrow qu’il fallait.

Ainsi arpentait-elle la région, et avait en ce jour de décembre jeté son dévolu sur Feldcroft, ses ruines et sa vallée paisible. Ici régnait le calme, et elle avait entendu que la nature environnante attirait des créatures magiques timides et d’ordinaire difficiles à observer. C’était suffisant pour Primrose, qui avait enfilé ses bottines en cuir usées et un manteau en laine par-dessus sa robe blanche et vaporeuse, et était partie découvrir ce que Feldcroft avait dans le ventre…

Sur une arête du château affaissée depuis des siècles, perchée sur une pierre polie par le temps, Primrose observait l’horizon et croquait distraitement le paysage lorsque ses yeux clairs accrochèrent une silhouette vive et basse, qui se faufilait d’ombre en ombre. Elle n’avait croisé aucune créature et sa curiosité s’en trouva immédiatement piquée. Remballant son carnet, elle sauta à pieds joints dans une mousse souple, encore abreuvée d’eau, et tenta de rattraper la créature en quelques longues enjambées. Elle avait du mal à suivre sa piste, mais c’est un cliquetis de pinces caractéristique qui fit s’emballer son cœur… Une acromentule ! Elle n’en avait jamais vu ailleurs que dans ses livres. “Attendez..!” Appela-t-elle, en vain, provoquant plutôt une fuite en avant chez l’araignée.

Le soleil déclinait fortement, témoin de cette étrange procession : une acromentule encore jeune fuyant de ses huit pattes - ou chassant une autre proie ? - avec une sorcière à ses trousses, ses longs cheveux bruns flottant dans le vent derrière elle. Elle entendit l’aboiement d’un chien, son qui l’aurait ravi dans d’autres circonstances, mais le pauvre animal risquait gros dans une rencontre avec une acromentule adulte. Primrose accéléra, rabattant sans s’en apercevoir la bête vers le troupeau d’un berger et ses marrons bien chauds. L’odeur lui chatouilla les narines, des bêlements l’alertèrent, elle sortit sa baguette sans savoir quoi en faire. Elle ne voulait pas blesser l’acromentule… Attirée par ses aboiements alertés, elle reconnut la silhouette du chien… Il était accompagné par quelqu’un ? Classique de voir un chien avec son maître, mais l’évidence déstabilisa quand même Primrose, qui mangea ses mots et son sortilège en pointant l’acromentule : “'carcerem..!” La corde, lâche, enveloppa mollement une paire de pattes et ralentit l’animal - l’énervant sans doute plus qu’autre chose.

Elle dévala les derniers mètres, et dépassa la créature qui agitait ses pattes avec colère, pour rejoindre le feu, le chien - ah, et oui, l’homme aussi. Elle était un peu moins à l’aise avec cet élément-là, mais elle aurait sans doute des problèmes si l’acromentule attaquait un être humain. Un petit peu par sa faute. Il avait un bâton, une peau de mouton, et pas de trace de baguette..était-ce seulement un sorcier ? Elle n’était quand même pas tombée sur un moldu passé entre les mailles du Ministère ? “Il y a une grosse araignée,” Articula-t-elle avec une certaine prudence, “mettez vite le chien à l’abri.” Pauvre bête qui devait être terrifiée ! “Et vous aussi, par la même occasion.” Elle appuya la pointe de sa baguette contre son biceps et pressa doucement, à l’instar d’une promeneuse qui essaierait de bouger un mouton du milieu de la route.

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