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Primrose Carrow
Primrose Carrow
frozen rose
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Messages : 75
Gallions : 110
Métier : Vétomage itinérante.
Hameau : Bainbourg.
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Primrose avait toujours adoré l’eau.
Dans son enfance, sa famille avait dû déployer des trésors d’intelligence pour qu’elle accepte de quitter son bain sans larmes silencieuses ; et maintenant qu’elle était indépendante, il ne se passait pas un jour sans qu’elle ne dise bonjour à la mer, l’océan, un lac, toute étendue d’eau qui avait chacune une place spéciale dans son cœur. Elle savait nager bien sûr, mais avait également appris à retenir son souffle de longues minutes sous l’eau afin de découvrir les fonds marins. Il y avait aussi de magnifiques, gracieuses et parfois inquiétantes créatures vivant sous la surface, toutes uniques et passionnantes. Primrose n’avait jamais rencontré de sirènes, mais elle avait eu la chance de suivre sur une centaine de mètres un groupe de merrows lorsqu’elle était en Irlande, il y a quelques mois de cela. De fascinantes créatures, reconnues comme êtres par le Ministère de la Magie en 1811 mais qui avaient choisi, seulement une année plus tard, d’être à nouveau appelés “animaux”. Pourquoi ce choix ? C’est une question qu’elle aurait aimé pouvoir leur poser… Et du coup…

Dans un bruyant hoquet, Primrose sortit brusquement la tête de l’eau et crachota au bord du rivage, les yeux empoissés par ses longs cheveux et le sel. Étendue de tout son long sur un léger promontoire au-dessus de l’eau, elle s’était entraînée pendant deux semaines à plonger la tête et essayer de parler la mystérieuse langue aquatique. Absolument horrible à l’air libre, elle tentait d’en imiter le chant sous l’eau et de trouver les bonnes harmonies mais… C’était horriblement difficile. Si seulement elle avait un peu plus de temps ! Malheureusement elle en manquait, la rumeur disait que les êtres de l’eau viendraient aujourd’hui saluer les humains, ici-même, à Bainbourg… C’était exceptionnel, et elle aurait tellement voulu pouvoir échanger en tête-à-tête avec un selkie. Il faudrait qu’elle se contente de se mêler à la foule et écouter un traducteur - une perspective qui la refroidissait à bien des égards.

Dans un soupir, elle se redressa sur ses longues jambes et d’un coup de baguette, sécha et arrangea un peu sa crinière séchée par la mer. Son regard se promenait paresseusement sur l’horizon lorsqu’elle aperçut une étrange silhouette sur la plage, étendue sur le ventre et doucement avalée par les vagues, l’écume se déposant sur sa…queue ? Ses grands yeux s’écarquillèrent quand elle reconnut la créature, et elle s’exclama alors : “Hé ! Attendez !!” Convaincue qu’il s’agissait d’un selkie échoué loin de son banc, elle sauta à pieds joints en bas de son promontoire et courut en direction de sa chance du jour. Néanmoins, plus elle approchait, plus elle avait le sentiment que quelque chose clochait… La créature ne bougeait pas. Une boule d’angoisse se noua dans la gorge de Primrose, et elle accéléra de toute ses forces pour rejoindre l’être de l’eau. Ses mains glacées enveloppèrent le corps visqueux du selkie et remontèrent autour de ses épaules, le secouant doucement, mais elle n’obtint aucune réaction. Avec douceur mais difficultés, elle essaya de retourner la créature pour voir son visage, mais la texture étonnamment gluante de sa peau rendait la manipulation délicate, et elle craignait de lui faire du mal. “Oh non, s’il vous plaît, s’il vous plaît… Je ne me souviens de rien du tout sur votre a..anatomie, et vos intol… s’il vous plaît, à l’aide ! A l’aide !” Redressée et tournée vers la mer, elle appela à pleins poumons en espérant qu’un membre de sa famille ou un congénère puisse l’aider, mais elle ne voyait nulle ombre à travers les vagues.

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Deaglán Faucett
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Métier : [homme à tout faire] du dispensaire faucett, larbin heureux d'avoir un salaire pour prétendre à mieux
Hameau : [bainbourg] avait eu raison de son coeur, l'odeur de la mer, la proximité avec les vagues, son bonheur
Organisation : [brigade sombral] en écharpe nouée, un amour viscéral et profond pour l'œuvre de hugh rosier
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(emotional rollercoaster)
Un chien. Cela faisait des semaines qu'il réfléchissait à l'éventualité d'adopter un chien. La perspective des promenades dans Bainbourg, sur la plage, dans les forêts avoisinantes avec un chien était tellement attirante, à ses yeux, qu'il se retenait à grand peine d'en adopter un dans la foulée, se tournant juste les pouces chez lui, en imaginant la vie que cela serait alors. Vivant seul avec sa vieille grand-mère, il en aurait bien eu besoin, pour réinsuffler un peu de vie dans cette maison, de crainte que la lenteur de son existence l'emprisonne tout entier. Il savait se montrer raisonnable, pour le moment, s'interdisant de penser aux moments où il aurait l'occasion de l'amener au dispensaire lorsqu'il n'avait que du travail extérieur à faire. Il s'imaginait parfois la joie que cela serait pour Aidlinn si, à son retour, une petite truffe l'accueillait sur la pas de la porte. Souriant, en terminant de recouvrir sa grand-mère endormie d'une couverture épaisse, il attrapa ses chaussures et s'enfuit pour les enfiler sur le perron. Depuis quelques jours, jusqu'à prendre un petit déjeuner l'épuisait alors, il la laissait se reposer aussi souvent que possible. Enfilant ses chausses, il resserra autour de lui sa veste et son écharpe tricottée et, les mains dans les poches, rejoignit le centre de Bainbourg. Et il était animé, en cette journée de fête; les êtres de l'eau devaient venir les visiter et ainsi, ils étaient tous sortis de leurs maisons; femmes, hommes, enfants et vieillards. Tout le monde voulait assister à la fête.

Suivant cette joyeuse troupe jusqu'aux plages de sable fin de Bainbourg, il fut saisi par le froid, mais ne pouvait s'empêcher de sourire à qui voulait bien le voir. Il adorait partager avec les autres, Deaglán, il avait toujours été ainsi et la perspective d'aujourd'hui l'emplissait de joie. Mais il gardait tout de même son objectif en tête; surveiller l'apparition probable des serpencendres. Dépêché par Rosier, avec une demi-douzaine d'autres membres de la Brigade, ils n'étaient pas uniquement là pour partager ce moment privilégié avec les habitants du hameau; ils devaient protéger discrètement les créatures qui, faisant fi de la violence des Hommes, avaient prévu de mélanger leurs existences, pour quelques heures.

Arrivé sur la plage avec tous les autres, il pouvait presque sentir une tension monter; elle naissait de l'impatience des plus jeunes, des regards anxieux de ceux qui étaient comme lui censés assurer la sécurité et de tous ceux qui savaient qu'ils allaient vivre un grand moment. Mais un cri lui parvint, comme susurré à la lisière de sa conscience et il jeta un coup d'œil inquiet de part et d'autre de la plage. Interrogeant d'un regard son compagnon de la Brigade, celui-ci haussa un sourcil, comme à lui demander ce qui l'inquiétait. Ils n'avaient donc pas entendu les cris? Et pourtant, il pouvait encore entendre que quelqu'un appelait au secours, alors, il s'éloigna de quelques mètres vers un promontoire rocheux lui dissimulant l'autre partie des plages du hameau. Du sable, une étendue sauvage et au loin, deux silhouettes échouées sur la plage. N'écoutant que son inquiétude, il courut jusqu'à elles, et, essoufflé, demanda à celle qu'il ne reconnut pas immédiatement. « que s'est-il passé? » Le Selkie n'avait pas l'air dans son assiette mais il pouvait presque voir les branchies situées de part et d'autres de son cou se contracter difficilement. « il faut le remettre à l'eau ! » Il s'agenouilla de l'autre côté de la jeune femme et glissa ses mains sous la créature échouée; le contact de sa peau le fit grimacer aussi, il jeta un coup d'œil à la jeune femme, pour s'assurer qu'elle ne l'ait pas vu faire. « carrow..? » Il lui sembla que son esprit avait trébuché, tant il était étonné de la trouver là, et surtout, de ne pas l'avoir reconnue immédiatement; ils avaient pourtant partagé les mêmes bancs à Poudlard, quand bien même il y avait souvent eu un univers les séparant l'un de l'autre. L'univers de l'élite sorcière et de tout ce qu'elle avait de plus arrogant.

@Primrose Carrow

Primrose Carrow
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Primrose criait, mais personne ne répondait.
La mer roulait sur elle, détrempait ses chaussures et abandonnait quelques perles d’écume sur ses lacets. Sa gorge lui faisait mal, et le sel rongeait ses lèvres blanchies par le froid et l’inquiétude. Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Les pupilles dilatées à la recherche de la moindre présence sous la surface de l’eau, elle devait se rendre à l’évidence, les congénères du selkie n’étaient pas ici. Dans une profonde inspiration, elle renonça à chercher de l’aide et s’agenouilla précautionneusement près de l’être de l’eau. Respirer. Réfléchir. Trouver une solution. C’était dans ses cordes. Elle avait déjà soigné des créatures sans recevoir la moindre instruction sur leur espèce. Un selkie était un être vivant, mi-homme, mi-poisson. Elle connaissait déjà les poissons. Beaucoup moins les hommes. Une partie de l’équation pouvait être résolue. Elle souleva délicatement les longs cheveux, aux allures d’algues, qui recouvraient le crâne du selkie et dégagea son cou. Elle put observer ses branchies et constater qu’elles frémissaient, faiblement, mais…

“Que s’est-il passé ?”
Elle frissonna. Ses prunelles se levèrent, claires et froides, et vinrent à la rencontre du visage avec précaution. La solitude était si familière et la méfiance tellement ancrée, qu’elle en avait oublié qu’il y avait des Hommes, proches du hameau. Des hommes qu’elle aurait pu appeler, mais elle n’avait pensé qu’à la mer et aux créatures s’y cachant. C’était si peu naturel d’attendre quelque chose de ses congénères, qu’elle ressentait même un vague agacement à le voir là. Elle avait finalement décidé qu’elle se débrouillerait seule, alors ce..Ce ? Tiens. Elle connaissait ces traits-là. Un garçon, d’il y a longtemps. Mélangé au milieu des autres, le nez fourré dans ses livres. Il ne l’avait pas confronté violemment comme d’autres élèves, à l’époque, mais elle était convaincue que ce n’était qu’un symptôme d’une couardise mal assumée. Après tout, c’était un Faucett. Une version indigente et s’éloignant de ses racines de sorciers, mais un Faucett malgré tout. Le temps l’avait changé, lui arrachant des rondeurs d’enfant, des approximations d’adolescent. Il avait de grandes mains maintenant - songea-t-elle lorsqu’elles glissèrent sous le corps inerte du selkie. Sa grimace ne lui échappa pas, mais elle l’associa au patronyme qui quittait ses lèvres. Carrow. Elle-aussi, parfois, cela la faisait grimacer. Mais elle était mieux élevée que lui : c’est sans un sourire qu’elle répondit, la voix tranchante. “Faucett.” Du chef, elle désigna la malheureuse créature entre eux, théâtre de ces retrouvailles inattendues. “Manipulez-le avec précaution, ou vous risquez de le blesser.” Articula-t-elle posément, comme s’adressant à un enfant relativement agité. Ou à un idiot, au choix.

Elle qui était si soucieuse il y a une poignée de minutes, avait retrouvé ses défenses. Elle se tenait raide et économisait ses gestes. “Amenons-le dans l’eau, je vais l’ausculter.” Ils pourraient utiliser leurs baguettes, mais elle préférait encore une manipulation maîtrisée et en douceur. Imitant les gestes de Deaglán un instant auparavant, ses mains glissèrent sous le buste et le sommet de la queue du selkie. Il était plus petit qu’eux, ils devaient pouvoir le soulever sans mal. Ses yeux se plantèrent dans ceux de l’irlandais et elle attendit qu’il soit prêt pour donner le signal. Ils progressèrent ainsi doucement dans l’eau et s’enfoncèrent jusqu’à la taille. “Retournons-le doucement…” Le selkie ne donnait pas de signe de conscience tandis qu’ils le manipulèrent, mais ses branchies bougeaient mieux maintenant qu’il était immergé. Elle inspecta son corps du regard à la recherche d’une contusion, d’une blessure, mais en dépit de son attitude distante elle avait du mal à réfléchir. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas revu un condisciple. Qu’est-ce qu’elle était censée dire ou faire ? Elle commençait à avoir vraiment froid. Elle contenait difficilement ses frissons, mais annonça tout de même d'une voix claire. “Son état s’améliore. Vous pouvez nous laisser, si vous préférez.

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Deaglán Faucett
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Elle était étonnante, Carrow, il brillait dans ses yeux la même flamme qu'autrefois, cette détermination, cette étincelle d'intelligence qui les avait souvent menés à se confronter, en cours, pour la meilleure note, mais jamais il n'avait réellement discuté avec elle. Elle faisait partie d'une caste trop élevée pour lui, quand lui était de la branche impure des Faucett. A cette époque, les camarades serpents de leur promotion avaient à coeur de le lui répéter, le plus souvent possible, et il avait fini par simplement se tenir à distance d'eux et de leurs idées élitistes qu'il ne partageait pas et surtout, qu'il avait découvert à cette période. Jamais leurs parents ne leur avaient dit qu'ils croiseraient ce genre de discours sur leur chemin et ils avaient dû apprendre, en arrivant à l'école. Rapidement, des souvenirs lui revinrent en mémoire; sa voix chantante lorsqu'elle avait une bonne réponse à offrir à un professeur mais surtout, ses joues se teintant du rouge de la fierté, ses yeux océan qui ne l'avaient jamais trop regardé, tant de moments de l'école qui lui manquaient parfois, tant cette vie lui paraissait simple, alors. Il était loin le temps de l'insouciance, des projets fleurissant, trop nombreux pour parvenir à se décider. A cette époque, il se voyait vétomage, ou médicomage ou tout autre métier de passion et de vocation; il avait de belles ambitions et tout le talent et la rigueur pour les accomplir. Le destin s'était chargé de le remettre à sa place et s'il était content d'avoir un travail qui lui permettait de ne pas avoir faim, il détestait parfois, le tournant qu'avait pris sa vie. Sans bruit, il acquiesça à sa réponse, étonné qu'elle se rappelle son nom et s'exécuta, avec douceur et en faisant tout pour ne pas blesser la créature dont ils ne savaient rien, au final. Avait-elle été attaquée par les serpencendres ? Était-elle simplement victime d'un malaise ou même, de quelque chose d'un peu plus grave ? « Tu ... Vous êtes vétomage..? » Le tutoiement avait fusé, incontrôlable et il s'inquiétait tant pour la créature qu'il l'aurait suivie, même si elle n'avait rien pu faire pour elle. Tendant ses bras, il enveloppa la silhouette gluante de la créature et la retourna sur elle-même, s'assurant que ce qui lui servait de tête ne vienne pas taper contre le sol. Se reprenant, il déclara « Je peux rester un moment, au cas où, ça ne me dérange pas. »  Elle avait tenté de le faire partir, il avait reconnu cette attitude, mais il en était hors de question - elle pouvait l'ausculter tant qu'elle voulait, il ne partirait pas avant d'être assuré que les serpencendres n'en avaient pas après la créatures. Il voulait la voir retourner à l'eau sans problème.  « Vous avez froid, primrose.. » Avisant d'un regard la chair de poule couvrant ses bras, il s'éloigna un instant pour retirer sa veste et vint l'en envelopper. « Il ne faudrait pas tomber malade, vous-même... » Rassuré sur le devenir de la créature, il se permit un sourire pour son ancienne camarade de classe et jeta des coups d'œil autour d'eux. « Une idée de ce qui a pu lui arriver ? » Il en avait bien une idée, lui, et il serra les mâchoires, se retenant de penser ce qu'il pourrait faire à ceux qui s'en prenaient volontairement à des créatures magiques. Peut-être que celle-ci avait été traquée et finalement abandonnée, à l'arrivée de Carrow. Ce qui voulait dire que des braconniers pouvaient peut-être encore se trouver dans les parages - désillusionnés même ? Il fronça les sourcils, ressentant la vulnérabilité de leur étrange équipe sur cette plage, à la vue de tous. Discrètement, il attrapa sa baguette et la garda fermement en main.

@Primrose Carrow

Primrose Carrow
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Vétomage, c’est ce qu’elle était, mais l’information brûla face au ‘tu’ innocemment glissé. Primrose ne tutoyait personne, à l’exception des siens, et considéra avec circonspection le sorcier qui avait bien changé. Familiarités inconnues. L’homme se reprit, et elle hocha simplement la tête - cela parut lui suffire car il s’exécuta, l’aida à manipuler la créature et refusa de saisir l’opportunité tendue de décamper. Pire - ou…? - il s’inquiéta de son sort à elle, se sépara de sa veste pour l’en vêtir - pourquoi ? - et enchaîna avec une question. Comme si ce n’était rien. Comme s’il ne la détestait pas - comme si elle n’était pas une Carrow, non, la Carrow qui l’avait froidement ignorée.

Doigts fins effleurèrent les pans du vêtement à l’odeur étrangère, s’enveloppèrent dans sa chaleur réconfortante, et Primrose considéra que Deaglán ne lui voulait peut-être pas de mal. “Merci, Faucett. Deaglán.” Pas de sourire sur ces lippes rougies par le sel, et les yeux se reportèrent sur le corps étendu entre eux. Son analyse était succincte, mais à son sens suffisante, le selkie ne présentait pas de blessure visible mais ses membres demeuraient flasques, ses yeux ne réagissaient pas non plus aux stimulis.

Oui.” Le mot quitta ses lèvres, vogua entre raideur et soulagement. Sa profession démasquée, une part d’elle voulut démontrer qu’elle était capable - impossible d’exposer faiblesse sous l'œil rival - l’autre espéra simplement que son diagnostic soit le bon, car alors le remède était à la fois évident et accessible. D’un geste qu’elle voulut sûr, Primrose repoussa un pan de sa robe vaporeuse et brandit sa baguette magique - camaïeu de pastels sous les yeux de Deaglán ; sylphe à la peau pâle, corsage beige noisette, instrument en bois blanc ; délicate chose avec le remède aux bords des lèvres, sortilèges mélangés sous sa sombre crinière, voilà des lunes que la sorcière n’utilisait plus ce genre d’envoûtement - loin des hommes, elle n’en avait pas l’utilité. “...” Souffle contrit quitta bouche carmine, agacement sur les traits avant que la lumière n’illumine les perles d’océan. “‘Nervatum !” Le contresort frémit contre la peau visqueuse de la créature, mais imparfaitement prononcé, échoue à la réanimer.

La pointe de la baguette chuta et belle détourna les yeux un court instant, honte aux joues. “Je… Je n’ai plus utilisé ce sortilège depuis longtemps.” Confession ne pouvait guérir déception, mais cet aveu de faiblesse n’était pas commun chez Primrose - en tout cas, pas chez celle qui avait usé les bancs de l’école aux côtés du Poufsouffle. Tout à sa gène, Carrow en oubliait prudence ; s’il y avait sortilège de stupéfixion, sans doute y avait-il sorcier avec mauvaises intentions dans les parages… Malgré la veste sur ses épaules, un frisson parcourut à nouveau son corps. “Je n’ai vu personne en arrivant…” Précisa-t-elle à l’intention de celui qui était venu à la rescousse, et avait également trouvé la plage déserte. Sans compter la présence de Carrow et la victime. Le doute tordit les viscères de Primrose qui se défendit brusquement, tel l’animal habitué aux attaques. “Le selkie était dans cet état quand je suis arrivée.” Sa baguette toujours au creux de la main, elle fixait Deaglán, comme s’attendant à ce qu’il dégaine sa propre arme d’une seconde à l’autre. “Je n’ai pas de témoin, évidemment, mais c’est la vérité.

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Deaglán Faucett
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C'était comme si peu de temps était passé, au final, sous les ponts, comme s'ils s'étaient croisés hier - comme s'ils avaient autrefois échangé autre chose que des mots vides de sens, quand ils n'avaient pas le choix que de le faire. Ils n'avaient pas fréquenté les mêmes sphères, à l'époque, mais ils avaient grandi, évolué, et il n'aurait jamais tourné le dos à quelqu'un dans le besoin, qui que cela fût.  Elle paraissait si petite là, engoncée dans cette veste qui lui allait trop grand et il tenta d'étouffer un sourire à cette vue; elle, une Carrow dans cette veste si miteuse dont elle serrait nerveusement les coutures pour tenter d'absorber le peu de chaleur que l'étoffe diffusait. Le remerciement fusa, dépourvu de sourire mais sincère, il aurait pu le parier. « Avec plaisir, vraiment.. » Observant des deux côtés, prenant le temps de s'assurer que personne ne les observait ou ne venait à eux, il fronça les sourcils, soucieux de ne pas manquer l'arrivée de celui qui avait blessé la créature. Il n'était pas idéaliste au point de croire qu'il s'était simplement enfui, laissant derrière lui ce qui serait probablement un important tribut pour les serpencendres, mais il espérait que son attitude avertie et alerte empêcherait un quelconque retour; sinon, alors, il lui faudrait envoyer un patronus vers ses collègues de la Brigade pour les rameuter et alors, si un affrontement débutait il lui faudrait tenter de mettre Carrow à l'abri. Parce qu'elle était hors de propos et de doute, il en était certain, pauvre hère foncièrement convaincu que la bonté était encore à l'œuvre chez ceux qu'il croisait - s'apercevoir qu'il se trompait était toujours source de douleur mais il continuerait comme cela, tant qu'il aurait espoir dans le monde des sorciers. « Prenez le temps, d'accord ? Vous avez toujours été douée en sortilège, ça va revenir.. » Parce qu'il avait des souvenirs qui lui étaient revenus, bien sûr, à contempler ses yeux et ce qu'il restait de ses traits d'adolescente, et qu'il n'avait pas oublié qu'elle avait compté parmi les sorcières les plus talentueuses de leur promotion. Il tourna vers elle un regard interloqué lorsqu'elle se défendit spontanément et se demanda si quelque chose dans son attitude l'avait accusée silencieusement. « Vous n'avez pas à vous en faire; je me doute bien que vous n'essaieriez pas de le réanimer si vous étiez à l'origine de son état. Et vous ne seriez pas restée sur place, je présume. » Il lui adressa ce qu'il espérait être un sourire encourageant et pointa sa baguette vers la créature. « Vous permettez que je tente? Je pense avoir moins froid que vous, peut-être suis-je dans de meilleures conditions pour y parvenir ! » Il leva sa baguette et s'éclaircit la gorge; il y avait une sensation étonnante dans son estomac, la volonté de briller, de réussir son sort, pour montrer à celle qui l'avait connu il y a des années qu'il n'était pas que l'homme à tout faire du dispensaire. Que si sa vie n'avait pas connu le tournant qu'il envisageait alors, et qu'elle aurait pu prendre, il n'en demeurait pas moins un bon sorcier. C'était de la poudre aux yeux, bien sûr; plus encore aujourd'hui qu'autrefois, il ne méritait pas même un regard de la fille Carrow, souillon qu'il était, bon à rien qu'il était devenu, parvenu alors à rendre la vie plus facile à sa soeur quand lui-même ne se préoccupait plus de sa propre route. Il chuchota « Enervatum » et la créature toussota en frémissant, premier signe de l'éveil. Il retint un sourire, satisfait et soulagé de ne pas avoir échoué, conscient qu'il aurait perdu le peu d'estime qu'il lui restait et qu'il avait placé en ses propres compétences.« La suite vous appartient, je serai plus efficace à monter la garde. »
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